En 2025, les carburants alternatifs s’imposent comme une réponse majeure aux enjeux climatiques. Soutenus par 352 millions d’euros de la Commission Européenne, ils accélèrent la transition énergétique. Biocarburants, hydrogène, gaz naturel et électricité se développent grâce à des innovations portées par des acteurs comme TotalEnergies, ENGIE et McPhy, redéfinissant la mobilité durable en Europe.
Les biocarburants : un levier puissant pour réduire les émissions de CO2 dans les transports
Les biocarburants constituent une part incontournable des carburants alternatifs en mutation explique lesnouveauxcoursiers.com. Leur fabrication à partir de matières organiques renouvelables, comme la betterave, le colza, ou encore la canne à sucre, offre une piste sérieuse pour décarboner les déplacements. Parmi eux, le bioéthanol E85 attire l’attention par son coût compétitif et ses bénéfices environnementaux. Composé de 65 à 85 % d’éthanol mélangé à de l’essence, ce carburant flexibilise l’usage avec des véhicules adaptés, dits flex-fuel. Très plébiscité, il permet selon l’UFC-Que-Choisir de réduire les émissions annuelles de CO2 d’environ un million de tonnes en France, ce qui équivaut à retirer près de 500 000 voitures polluantes de la circulation. C’est une avancée majeure.
Pour autant, le bioéthanol n’est pas exempt de contraintes. La consommation augmente de 10 à 20 % avec l’E85, notamment en raison de son pouvoir énergétique moindre. La disponibilité reste limitée, une station française sur trois seulement en propose, freinant son adoption à grande échelle. Aussi, les démarrages en hiver peuvent être délicats, signalant un besoin d’amélioration de la formulation ou des systèmes de démarrage des véhicules. Le SP95-E10, avec ses 10 % d’éthanol, s’impose quant à lui comme carburant de transition plus accessible, compatible avec la majorité des voitures essence en circulation. Il réduit les émissions de CO2 d’environ 3 % et bénéficie d’un réseau de distribution très dense. Toutefois, la légère surconsommation qu’il entraîne fait toujours débat chez les usagers.
Plus spécifique, le B100, carburant 100 % végétal à base d’huile de colza, offre aux poids lourds une alternative intéressante au diesel. Son utilisation en France est encore marginale, tandis que son potentiel reste sous-exploité. Adapté aux véhicules à combustion diesel aménagés, il se démarque par une importante réduction des émissions, dépassant 60 %. Ce carburant est d’ailleurs reconnu Crit’Air 1, garantissant un bon positionnement en matière de normes environnementales. Néanmoins, la logistique de livraison et l’adaptation du parc pèsent sur son développement.
Hydrogène et électricité : les carburants alternatifs pour une mobilité zéro émission
Si les biocarburants ont ouvert la voie à une transition plus verte, les carburants à zéro émission comme l’hydrogène et l’électricité représentent un saut technologique décisif pour la mobilité durable. En France, l’hydrogène produit une attention grandissante grâce à ses vertus écologiques et son autonomie supérieure aux batteries traditionnelles. Contrairement aux véhicules électriques classiques, ceux à hydrogène utilisent une pile à combustible qui génère de l’électricité directement à bord via une réaction chimique entre l’hydrogène et l’oxygène.
Seule vapeur d’eau est émise lors de cette opération, ce qui représente un bénéfice écologique indéniable. Cependant, la production actuelle d’hydrogène s’appuie majoritairement sur des procédés fossiles, soulevant des interrogations sur sa neutralité carbone réelle. Pour pallier cet obstacle, des leaders technologiques tels qu’Air Liquide, McPhy et Faurecia développent des méthodes d’électrolyse par énergie renouvelable, afin de produire un hydrogène vert plus propre et durable.
Malgré l’intérêt grandissant, le déploiement reste ralenti par un réseau limité de stations-service. La France ne compte qu’une soixantaine de points d’avitaillement en hydrogène, ce qui freine l’essor des véhicules VH (véhicules hydrogène). Plusieurs collectivités locales et entreprises, dont Hyvia, s’engagent activement pour densifier ces infrastructures dans les prochaines années en s’appuyant aussi sur la collaboration avec des acteurs comme GRTgaz. Le potentiel de l’hydrogène ne réside pas seulement dans l’automobile mais s’étend aussi aux transports lourds et au ferroviaire, où Alstom joue un rôle de pionnier avec ses trains à hydrogène capable de circuler sur des lignes non électrifiées.
De son côté, l’électricité demeure la forme d’énergie alternative la plus répandue, bénéficiant d’une maturité technologique et commerciale accrue. Portée par le développement massif des bornes de recharge publiques et le soutien gouvernemental via le bonus écologique, la voiture électrique a d’ores et déjà conquis une large part du marché. En fin 2023, près de 20 % des nouvelles immatriculations étaient électriques. Si la limitation d’autonomie, même dépassée en certains modèles au-delà de 700 kilomètres, et les temps de recharge restent des défis, les progrès sont constants. Vinci Energies, avec ses solutions innovantes, contribue largement à augmenter le maillage du territoire en bornes de recharge, rendant le choix du VE toujours plus attractif.
Les gaz naturels : une transition accessible vers des carburants moins polluants
Le gaz naturel véhicule (GNV) et ses dérivés, notamment le bioGNV, constituent une autre corde à l’arc des carburants alternatifs. Proposant un avantage immédiat en termes d’émissions, ce gaz est largement utilisé pour la mobilité lourde, les bus ou les flottes professionnelles. En 2025, plus de 37 000 véhicules en France fonctionnent au GNV ou bioGNV, principalement dans des catégories où l’électrification représente un défi technique.
Le bioGNV, produit à partir de biométhane issu de déchets agricoles ou industriels, permet de réduire significativement les émissions de CO2, jusqu’à 80 % en comparaison avec le diesel. Il génère aussi 95 % de particules fines en moins et réduit fortement les oxydes d’azote, contribuant à une meilleure qualité de l’air en milieu urbain. Pourtant, un frein majeur reste le faible maillage des stations proposant ce carburant. Vinci Energies collabore activement pour renforcer ce réseau, mais la couverture reste insuffisante pour une adoption de masse.
Le GPL, gaz de pétrole liquéfié, offre également une alternative aux carburants traditionnels. Plus économique que le diesel, il peut être installé sur certains véhicules thermiques grâce à un kit spécifique, offrant aux particuliers et professionnels un moyen de réduire leur empreinte carbone sans changer de voiture. Ce type de conversion est par exemple encouragé par des sociétés spécialisées comme Faurecia, qui travaillent à rendre ces technologies accessibles et performantes.
Technologies et conversions : rendre les carburants alternatifs accessibles au plus grand nombre
Une partie essentielle de la transition vers les carburants alternatifs repose sur la capacité à adapter les véhicules existants. Pour ceux qui hésitent à changer leur voiture, des solutions techniques permettent de passer à des options plus vertes sans acheter un véhicule neuf, limitant ainsi l’impact économique et environnemental.
Parmi ces technologies, le kit flexfuel suscite un intérêt croissant. Il permet de convertir une voiture essence en flex-fuel capable de fonctionner avec du E85. Ce dispositif ajuste la cartographie moteur pour prendre en compte les différences chimiques du bioéthanol. Son prix oscille entre 700 et 1 500 euros, selon les modèles et les normes Euro concernées. Plusieurs garages et entreprises soutenues ou certifiées par TotalEnergies proposent cette conversion, démocratisant son accès. Le crédit d’impôt ou les facilités de paiement en location avec option d’achat (LOA) contribuent à lever les barrières financières.
Le GPL, lui, impose souvent une transformation plus lourde qui consiste à installer un réservoir supplémentaire. Cette hybridation gaz-carburant classique se répand grâce à des sociétés comme Faurecia, qui facilite les adaptations sur les motorisations diesel et essence. Son investissement avoisine les 3 000 euros. Là encore, la possibilité de convertir son véhicule actuel en hybride gaz réduit l’impact environnemental tout en conservant la praticité d’un moteur thermique.
Enfin, le rétrofit électrique, autorisé en France depuis 2020, permet de remplacer intégralement le moteur thermique par un moteur électrique couplé à une batterie. Cette conversion garantit les qualités écologiques du véhicule tout en préservant son style d’origine. En dépit de son coût élevé de 20 000 à 30 000 euros pour un utilitaire, cette solution commence à se populariser, encouragée par des initiatives de Vinci Energies et des PME spécialisées. Le rétrofit est particulièrement intéressant pour les entreprises souhaitant verdir leurs flottes sans renouveler l’ensemble du parc, tout en bénéficiant des aides gouvernementales.